« En ce 20 novembre nous célébrons le 25ème anniversaire de l’adoption de la Convention des Droits de l’Enfant par l’Assemblée générale des Nations unies. A ce jour, il s’agit de la convention la plus ratifiée parmi tous les textes de défense des droits de l’homme. Aujourd’hui c’est l’heure du bilan, des satisfactions clamées fort et des regrets chuchotés, des prises de position et des silences coupables mais aussi un moment de réflexion au niveau national et individuel.
La ratification d’une convention internationale correspond, selon moi, à l’engagement unilatéral d’un Etat à s’efforcer de mettre en œuvre l’ensemble des mesures prévues ladite convention. A la différence d’une loi interne qui prévoit des sanctions, une convention internationale n’entraîne pas d’enquête, de jugement ou de condamnation d’un l’Etat qui ne respecterait pas son engagement. Dans le pire des cas, les organes de l’ONU chargés de superviser l’application des dispositions de la convention adressent des recommandations à l’Etat en question.
La Roumanie a ratifié la Convention pour les Droits de l’Enfant en 1990, le cadre pour sa mise en œuvre a été créé en 1997 et en 2004 ses dispositions ont été transposées dans la loi nationale. La réforme entreprise depuis 1997 s’encadre parfaitement dans les dispositions de la Convention pour les Droits de l’Enfant. Celle-ci est-elle pour autant réellement respectée en Roumanie ? La vraie question est en fait : la Roumanie respecte-t-elle la ratification de la Convention ? En 2009, le Comité de l’ONU pour les Droits de l’Enfant a transmis à la Roumanie 54 recommandations relatives à la mise en œuvre de la Convention. Autrement dit, la Roumanie avait failli à 54 reprises au respect de ses propres engagements. Tous ces échecs sont autant de drames et de situations inacceptables vécus par les enfants roumains, citoyens de plein droit de ce pays.
L’Etat étant la somme de ses citoyens, si l’Etat ne respecte pas les droits de certains citoyens, cela signifie que nous tous, nous ne réussissons pas à respecter les droits de nos concitoyens. Ainsi, la prochaine que nous entendrons que la Roumanie ne respecte pas les droits de l’enfant, essayons d’évaluer si chacun d’entre nous respecte ces droits. Si nous, en tant que citoyens, nous respectons les droits de l’enfant alors l’Etat, somme des citoyens, ne peut faire autrement que ses citoyens.
En battant les enfants, en les abandonnant, en les laissant ne pas aller à l’école, en les abusant, en les négligeant, en ne leur donnant pas les soins médicaux dont ils ont besoin etc., nous, leurs concitoyens, nous ne respectons pas leurs droits. Par conséquence, l’Etat qui nous représente ne respecte pas les droits de ces enfants.
« Un enfant, un enseignant, un stylo et un livre peuvent changer le monde » a déclaré Malala Yousafzai, la plus jeune lauréate du prix Nobel de la paix. Une convention internationale peut-elle changer le destin des enfants ? Certainement, si ce texte est soutenu par la détermination, les compétences, le savoir être parent, le souci des générations futures et tout autre qualité nécessaire pour prendre soin des citoyens les plus jeunes d’un pays. »