Eugenia Sgubeanu travaille pour SERA depuis 1997. Elle est aujourd’hui assistante de direction de SERA ROMANIA.
Quel regard portez-vous sur l’action de SERA ?
SERA a été créée pour faire face à la tragédie que les enfants abandonnés ont vécu en Roumanie durant l’ère Ceausescu. Les débuts n’ont pas été faciles. Nous avons rencontré des difficultés mais c’était à prévoir car SERA a été l’un des pionniers dans la mise en place d’alternatives au placement des enfants dans d’immenses institutions. Le contexte était très compliqué. Nous avons voulu mettre en place des solutions durables à des problèmes anciens et structurels.
Quel a été l’impact des actions de SERA ?
Le système roumain de protection sociale des enfants abandonnés a été considérablement amélioré. SERA a participé à cette évolution par le biais de partenariat avec les autorités nationales et locales. Nous avons ainsi créé de nouveaux types de structures telles que les maisons de type familial qui ont permis d'humaniser le quotidien des enfants. SERA a également mis en place des réseaux de familles d’accueil dans plusieurs département du pays.
Aujourd’hui, SERA contribue à améliorer les conditions de vie de nos bénéficiaires - enfants abandonnés, enfants ou adultes handicapés et leur famille, femmes qui ont accès à nos services de planning familial - et de l’ensemble de la communauté.
Que reste-t-il à faire ?
Il reste beaucoup de choses à faire. Mais l’un des problèmes qui me préoccupe le plus est la situation des jeunes qui, une fois majeurs, sont à nouveau abandonnés. Ils se retrouvent seuls et démunis. Sans expérience professionnelle et avec un niveau d’études plus que basique, la plupart ne sont pas en mesure de trouver un travail et deviennent sans-abri ou entrent dans le système de protection pour adultes.