Le directeur exécutif de SERA ROMANIA, Bogdan Simion, a participé à un évènement organisé par l’Office Roumain pour les Adoptions demandant l’instauration d’une Journée Nationale pour l’Adoption le 2 juin de chaque année. L’instauration d’une telle journée permettrait de promouvoir l’adoption, un espoir pour les enfants abandonnés de vivre au sein d’une famille.
Bogdan Simion a précisé que plus de 90% des couples qui adoptent des enfants en Roumanie, sont des couples infertiles. Dans un tel contexte l’adoption pourrait être considérée comme un « substitut ».
« L’adoption devrait être plus que le seul remplacement de l’impossibilité d’avoir un enfant, l’adoption devrait avoir également d’autres fonctions sociales », a déclaré Bogdan Simion.
Au cours du débat, Bogdan Simion a rappelé que la protection de l’enfance et l’adoption ont été le deuxième critère politique pour l’adhésion de la Roumanie à l’Union Européenne, il s’agit de sujets brûlants, l’adoption ayant même été « diabolisée ».
« Aujourd’hui, je me réjouis que cette diabolisation commence à s’estomper. Au cours des 15 dernières années, la Roumanie a traversé une période agitée essayant de trouver une stratégie pour la prise en charge des enfants du système. Un système hérité en partie de la période communiste et en partie des mentalités. Je me suis posé la question s’il est nécessaire d’établir une Journée de l’adoption. Si une telle journée contribue à la promotion des adoptions nationales, alors oui, elle est tout à fait nécessaire », a commenté Bogdan Simion, soulignant que si le nombre d’adoptions croît, l’Office Roumain pour les Adoptions, organe du Ministère du Travail, devra assurer un panel d’activités qui relève également de l’éducation civique.
Bogdan Simion a également soulevé le problème des enfants qui restent très longtemps dans le système, sans qu’aucune solution ne soit trouvée : réintégration dans la famille naturelle ou adoption, comme prévu par la loi.
« Si nous analysons les chiffres et si nous analysons la situation des enfants dans le système de protection, nombreux sont ceux qui sont depuis longtemps dans le système. Ces enfants risquent d’arriver à un âge où ils ne sont plus « attractifs » pour l’adoption. Un enfant qui dépasse l’âge de 6 ans, et s’il a en plus quelques petits problèmes de santé, devient difficilement adoptable. S’il existe seulement ces deux options, la réintégration familiale ou l’adoption, je crois qu’à un moment donné l’Etat roumain devrait commencer à réfléchir à ce que d’autres Etats ont déjà fait : assumer la responsabilité de cet enfant. Par exemple l’Etat français est responsable de ces enfants, c‘est à dire qu’il devient la mère et le père d’enfants pour qui aucune des deux solutions n’est envisageable », a expliqué le directeur exécutif de SERA ROMANIA.
Il a ajouté qu’une étude réalisée par SERA ROMANIA en partenariat avec l’université américaine d’Harvard, montre que l’institutionnalisation de l’enfant au cours des 18 premiers de sa vie, si elle dépasse une durée 6 mois, produit des effets irréversibles sur le cerveau de l’enfant, à l’origine de problèmes à l’âge adulte.
« Je crois qu’il est grand temps que l’Etat aborde la question des enfants pour qui aucune des deux voies n’est possible. Il y a des Directions de la Protection de l’Enfance qui luttent pour intégrer les enfants dans leurs familles biologiques, il y a des organisations qui luttent pour faciliter l’adoption des enfants. C’est très bien, c’est leur mission, mais il faut que l’Etat, en tant qu’assistant social auprès de ces enfants, reconnaisse que certains enfants ne peuvent pas prendre ces chemins et réfléchisse à comment il peut devenir leur parent », a conclu Bogdan Simion.