Simona Munteanu est diplômée en psychologie. Elle a rejoint SERA ROMANIA en 1999. Elle est coordonnatrice de projets. Elle supervise la restructuration des institutions de type ancien, la mise en place de maisons de type familial et la formation des familles d’accueil.
Quel est l’impact des activités de SERA ROMANIA ?
Depuis 15 ans, le système de protection de l’enfance a connu des changements majeurs. Durant toute cette période, SERA a proposé, mis en œuvre et suivi des projets qui ont été à l’origine de la réforme du système.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué depuis votre arrivée à SERA ROMANIA ?
Je me souviens de chaque enfant qui a bénéficié des projets de la fondation, mais en particulier d’un garçon de Botosani dont j’ai gardé longtemps la photo sur moi. Je voulais devenir sa maman mais l’adoption a échouée du fait d’obstacles administratifs. Mon souvenir le plus dramatique remonte au printemps 1999 à l’orphelinat de Nicoresti. Des enfants de tout âge y vivaient des conditions misérables. Les chambres étaient sombres et froides, les portes étaient fermées avec des cadenas, soit disant parce qu’elles ne fermaient pas. Un enfant de 12 ans avec des troubles psychiques a attaqué une fillette de 2 ans la mordant violemment au bras. L’incident n’a été découvert que le lendemain quand le personnel a ouvert les cadenas des portes, le bras de la fillette s’était infecté et elle a dû être amputée.
Que reste-t-il à faire ?
Pour moi, le problème le plus urgent est la question de l’adoption nationale. Aujourd’hui les procédures sont longues et complexes alors qu’il existe de nombreux enfants ans les institutions qui ont besoin d’une famille. Quel que soit le montant investi pour améliorer les conditions de vie en institutions, rien ne peut remplacer la chaleur d’une famille.